Auteur : Isabelle Duquesnoy
Edition : La Martinière
Année : 2017
Pages : 525
Prix : 20€
14/20
Résumé : "Pute borgnesse ! » Victor Renard n’eut jamais de chance avec les femmes. À commencer par sa mère, l’épouvantable Pâqueline, qui lui reprochait d’être venu au monde en étranglant son frère jumeau de son cordon ombilical. Puis ce fut Angélique, la prostituée, qui se moquait des déclarations enflammées de Victor et de sa difformité, comme de sa « demi-molle ». Victor échappe pourtant à sa condition misérable : il devient embaumeur. Avec les cadavres, au moins, le voilà reconnu. Et en ces temps troublés, quelle meilleure situation ? Les morts, après la Révolution, ne manquent pas dans Paris… Mais le sort le rattrape et l’épingle, comme le papillon sur l’étaloir. Face à ses juges et à la menace de la guillotine, Victor révèle tout : ses penchants amoureux, les pratiques millénaires de la médecine des morts, le commerce des organes et les secrets de sa fortune. Où l’on découvrira que certains tableaux de nos musées sont peints avec le sang des rois de France… Auteur d’ouvrages historiques, Isabelle Duquesnoy a consacré dix ans de sa vie à ce roman, sans se soucier de savoir s’il serait publié. Elle a fait de cette obsession son chef-d’oeuvre."
Mon avis : Une histoire intéressante, qui nous entraîne dans la vie de Victor Renard, celle-ci est semée de désespoir et de tristesse.
Nous sommes à la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème siècle. Dans cette période très difficile que connait la France (fin de la monarchie, Révolution, La Terreur...) Victor Renard va nous raconter son histoire et pourquoi il est condamner à mort. C'est devant un jury que Victor va expliquer les relations conflictuelles avec ses parents, sa vie misérable de paysan, ses années d'études dans un pensionnat, le début de sa carrière d'embaumeur et les quelques bonnes rencontres qu'il a pu faire. Ce n'est qu'à la toute fin du livre que nous découvrons le crime pour lequel Victor est condamné.
La lecture de ce livre est en demi teinte, j'ai beaucoup aimé la première partie de l'histoire, la vie de Victor est vraiment difficile, ses parents et en particulier sa mère sont abominables, dès les premières pages, nous sommes éprouvons de la pitié pour ce personnage. De plus, nous apprenons beaucoup de choses intéressantes sur cette époque (la vie misérable de la population dans les campagnes et les villes, le changement de pouvoir, la Révolution et le sort des royalistes). Cette histoire m'a fait beaucoup pensé à du Zola, du Faubert... un livre contemporain qui prend ses sources dans la littérature classique.
Par contre le dernier quart du livre m'a légèrement ennuyé, l'histoire devenait un peu longue et l'intrigue stagnait. Même si l'écriture est belle et mature, cette dernière partie fait un peu redescendre le rythme car on ne trouve plus le même intérêt pour le personnage de Victor, on connait tout de lui et il n'y a plus vraiment de surprise.
Même si la fin ne m'a pas vraiment stupéfait, ce livre reste tout de même une belle découverte, avec un personnage et une époque très intéressante qui nous permettent d'apprendre beaucoup de choses pendant notre lecture.