Auteur : Christian Carayon
Edition : Pocket
Année : 2013
Pages : 541
Prix : 8.20€
19/20
Résumé : Une disparition non élucidée, une série de meurtres étranges dans une ambiance lourde de silences. Au cours de l'année 1924, un village isolé des montagnes tarnaises et menacé d'extinction est le théâtre de plusieurs assassinats atroces. Déjà les langues se délient et certaines superstitions ressortent... Malgré tout, la jeune institutrice Camille refuse de céder à ces croyances d'un autre âge et appelle à la rescousse son ami d'enfance. Cet ancien criminologue, connu pour ses enquêtes autour du paranormal et qui ne voit dans ces morts suspectes que des crimes perpétrés par la main de l'homme, va mener l'enquête à sa façon... mais l'assassin l'a positionné sur son échiquier diabolique. Tout n'est désormais que tactique et manipulation.
Mon avis : Mon premier coup de cœur de l'année ! Une histoire sublime avec un mélange d'élément, grâce auquel il est difficile de lâcher le livre.
Tout dans ce livre m'a énormément plu, une histoire prenante avec des personnages très réalistes et un environnement rustre et clos. Dans ce livre nous allons suivre Martial, ancien soldat de la première guerre qui va devoir enquêter sur une affaire très spéciale, qui va l'amener au fin fond d'un petit village, coincé entre les montagnes du Tarn. Martial est un enquêteur non professionnel, il fait cela juste comme passe temps. Il fait parti d'un groupe d'enquêteur qui aide la police quand les questions sur un meurtre restent sans réponse ou alors qu'elles sont de l'ordre du paranormal, Martial cherche à expliquer l'inexplicable. Une dimension que j'ai adoré trouver dans ce livre, où les meurtres commis dans ce village, sont pour les habitants l'oeuvre d'une force surnaturelle et maléfique. Il y a donc deux clans qui vont s'opposer dans cette histoire, ceux qui croient aux fantômes et ceux qui pensent que le meurtrier est bien vivant. Martial va devoir prouver face à de nombreux esprits très austères que le tueur n'est pas un esprit venu pour se venger. Martial va ainsi apporter dans ce village son esprit rationnel qui va faire tomber les croyances de beaucoup d'habitants.
Pour moi, tout dans ce livre, est très bien mis en scène et très bien utilisé, le lieu permet une certaine forme de huit clos, qui nous enferme dans un endroit où on à l'impression de ne pas pouvoir sortir, une palette de différents habitants, avec leurs passés, leurs secrets et qui fait soupçonner n'importe qui. Une ambiance inquiétante et lourde pèse sur le village qui rajoute davantage de suspense quant à l'identité du tueur.
L'écriture de l'auteur permet une belle immersion dans cette histoire fascinante. L'auteur met en place ces personnages et les lieux avec beaucoup de qualité. J'ai aimé cette façon de commencer l'histoire en parlant de l'enfance de Martial et de prendre du temps pour décrire Charles Purseau son instituteur puis ensuite l'évolution de Martial et la relation qu'il va tisser avec Charles et sa fille Camille, pour arriver ensuite à cette fameuse histoire de meurtres dans le Tarn. Une approche assez classique, dans le sens où on peut retrouver ce genre de procédé littéraire dans les romans du XIX siècle, comme Zola, Balzac...
Une très bonne histoire qui est peut-être un peut classique pour certains lecteurs, qui peuvent assez facilement découvrir la vérité bien avant la fin. Ce fut un peu mon cas, où à un moment je commençais à avoir des doutes. Il est vrai que la fin n'est pas si exceptionnelle que ça, car nous restons dans un thriller plutôt classique, néanmoins, ce livre fut un coup de cœur pour l'ambiance de l'histoire, des personnages très attachants, une écriture addictive et un côté surnaturel et rationnel à la fois.
Le diable sur les épaules est peut-être un thriller où les ficelles de l'intrigue sont classiques mais l'auteur à fait un très beau travail d'écriture et cela permet aux lecteurs de se plonger directement dans le livre pour découvrir un monde inquiétant. Une immersion totale qui nous fait passer un très bon moment de lecture.